"Dans
TUTUGURI, Raymonde Carasco reprend son travail sur la marche des
Indiens Tarahumaras du Mexique. Avec des plans d'une
simplicité quasi sauvage et un montage
- ainsi qu'une bande-son - d'une grande finesse, la cinéaste rend à l'écran quelque chose qui est aussi indispensable au cinéma que le plaisir : la sensualité." Joseph MORDER, "Rouen", CINEMA, n°270.
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FESTIVAL.
A Lussas, les trois valeurs habituelles du documentaire
(vérité, connaissance, éthique) ont
été remplacées par une
quatrième - La beauté.
Lussas expérimente la beauté ... L'expérimental pour la première fois La programmation d'Emeric de Lastens se partageait en deux versants : côté nord, un cinéma négatif, polémique, reprenant des images documentaires pour les détourner ; côté sud, un cinéma affirmatif, dont on retiendra trois splendeurs plastiques. Tutuguri-Tarahumaras 79 de Raymonde Carasco (1979) partie fimer les Indiens Tarahumaras sur les traces d'Artaud et ne retenant, dans ce film-ci, que leur démarche, filmée au ralenti (Artaud trouvait que les Tarahumaras étaient les plus beaux marcheurs du monde) ; ...Espérons que la prochaine édition des états généraux renouvellera cette expérience. Stéphane DELORME, Cahiers du cinéma n°572, octobre 2002.
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"TUTUGURI
de Raymonde Carasco et Régis Hébraud,
tourné chez les indiens Tarahumaras du Mexique, filme le
rite du Tutuguri (une danse construite sur l'espace sacré
découpé autour d'une croix) ainsi que celui des
Carreras courses d'hommes et de femmes après une boule qui
traverse le champ. Film d'ethnologue, sans exotisme et
débarrassé de toute curiosité morbide,
TUTUGURI s'attache à saisir un état du corps.
Tout étant ici dans le dernier plan : la course des femmes
qui finit par se mêler aux pas des chevaux. Filmant un
rituel, TUTUGURI ne l'annule pas par le simple regard de la
caméra (gelé, mis en conserve) ni ne le soumet
à une surcharge esthétisante. Le film lui garde
au contraire toute sa force agissante : rythme lancinant des chants et
voix off incantatoire. Et le résultat, très beau,
envoûte."
Charles TESSON, "Hyères 80", CAHIERS DU CINEMA, n°315. . |